À l'ouest est un très beau texte qui pose le sens de l'existence humaine. Avec une écriture épurée une économie de mots Olivier Adam dessine trois personnages bouleversants de tristesse de susceptibilité de solitude. Antoine presque adulte et encore lycéen ne parvient pas à remplir sa vie sombre dans l'errance ou dans les souvenirs d'enfance. Il pense à Lorette aux histoires et confidences échangées aux serments : "On se noierait dans un lac couvert de brume et nos mains resteraient scellées dans la vase." Il traîne dans sa banlieue à la recherche du bonheur. Sa s?ur Camille s'excuse presque d'exister. Elle trouve refuge dans le rêve la prière ; elle préfère regarder le monde plutôt que d'y participer. Quant à leur mère Marie elle tente de vivre d'élever ses enfants et de lutter contre la solitude. Un jour elle se libère de son quotidien. L'emploi d'une syntaxe fragmentaire fugitive soumise à la ténuité de ces personnages en partance ? "On la bouscule parfois. On ne s'excuse pas. Elle est si légère." "Quelqu'un qui se gomme et s'efface. Et disparaît." ? évoque l'univers poétique d'Henri Michaux dont les figures humaines diaphanes toujours prêtes à disparaître sont animées par la non-pesanteur. Après Je vais bien ne t'en fais pas Olivier Adam signe un second roman très émouvant dont l'écriture s'élabore sur le mode de la légèreté de la suggestion avec une sensibilité poétique incontestable. --Nathalie Jungerman