Mais la minute qui compte c'est tout à la fin. Les gestes se sont alentis le coiffeur vous a délivré du tablier de nylon qu'il a secoué d'un seul coup dompteur fouetteur infaillible. Avec une brosse douce il vous a débarrassé des derniers poils superflus. Et l'instant redouté arrive. Le coiffeur s'est rapproché de la tablette et saisit un miroir qu'il arrête dans trois positions rapides saccadées : sur votre nuque trois quarts arrière gauche droite. C'est là qu'on mesure soudain l'étendue du désastre... Oui même si c'est à peu près ce qu'on avait demandé même si l'on avait très envie d'être coiffé plus court chaque fois on avait oublié combien la coupe fraîche donne un air godiche. Et cette catastrophe est à entériner avec un tout petit oui oui un assentiment douloureux qu'il faut hypocritement décliner dans un battement de paupières approbateur une oscillation du chef parfois un c'est parfait qui vous met au supplice. Il faut payer pour ça