Tout de même ce Laurent Laurent a bien des idées incongrues. Après avoir voulu refaire son appartement seul et vivre dans la peau d'un ouvrier (lisez Chantier j'écris ton nom !) le voilà qui veut jouer les employés modèles dans une PMI. Dans Six mois au fond d'un bureau Laurent Laurent se plaît à goûter aux joies de la vie en entreprise avec attaché-case de rigueur notes de services obligatoires réunions autour du patron pannes de photocopieurs et plaisirs mitigés à boire un café machine tiède. Une clique de personnages bien définis dans leur rôle socioprofessionnel entoure Laurent Laurent. Vous trouverez les très littéraires devenus très communs Cécile Volanges secrétaire de direction M. Werther chef de service M. Des Grieux responsable de la reproduction et le big boss Jean Falstaff évidemment. La critique acerbe de l'entreprise est vite délaissée au profit de la loufoquerie poétique et du décalage ou du point de vue de l'ingénu. Quelques scènes se révèlent d'un comique achevé lorsque Laurent Laurent expose le diagramme de ses plats préférés à la cantine ou lorsqu'il refait minutieusement le plan d'une bataille d'élastiques au bureau. Dans Six mois au fond d'un bureau la sociologie échoue pour notre plus grand plaisir sur les rivages du rire. --Denis Gombert