Un prof de musique Henri-John père de deux grandes filles est plaqué par sa femme Edith écrivain à succès. Pour lutter contre la solitude le stress qui monte il part pour les Etats-Unis. Il loge chez son beau-frère Oli dans une vaste maison à véranda au bord de l'océan. Ce séjour face au ciel et à la mer sera l'occasion d'un monumental bilan. Djian pendant plus de trois cents pages ne cesse de revenir sur son passé dans une France de Meudon inventée par Céline avec moutards et tractions avant grisaille et pauvreté pavillons de banlieue et fins de mois difficiles. Heureusement il y a l'Amérique son bonheur matinal ses breaks rutilants ses grandes étendues liquides ses maisons de bois aux couleurs lie-de-vin ses joggers fluo ses dunes ouvertes sur des paysages d'avant l'homme ses forêts aux sourdes pulsions ses freeways qui montent vers la nuit avec tant de douceur. L'Amérique de Djian est lisse lavée pimpante. Ce pays-là sous la plume de Djian a des couleurs de cerf-volant qui vibre en plein bleu du ciel. Et là on retrouve le Djian foldingue d'écriture de sensations : ce regard nettoyé un peu cru primitif qui a fait sa réputation et qui l'a fait aimer en France par plus d'un million de lecteurs