J'ai toujours aimé ces musiques de bal musette et de troisième âge que l'on entend les soirs de 14 juillet sur les places des villes et des villages de France.En Algérie aussi ce soir-là des jupes et des jupons tournaient à l'endroit à l'envers.Rien ne me rappelle autant ma mère que ces tangos de merde et ces paso doble stupides qu'elle dansait dans sa tête plus que dans son corps et qui lui déchiraient le cœur je le sentais bien pour des raisons mystérieuses et secrètes. Musique douloureuse d'une Espagne perdue Viva Espagna ou d'une passion perdue Ya no se porque te quiero.On avait dansé elle et moi une fois sur le tapis de la salle à manger un tango. C'est moi qui la guidais fermement. Personne ne nous gênait ni les enfants ni les petits-enfants. Elle suivait avec souplesse pas du tout étonnée sans avoir combien ces quelques pas dans mes bras allaient torturer ma mémoire.On aurait dû passer sa vie à danser à écouter des tangos. Apprendre à mourir Bésame apprendre à vivre Bésame mucho